Et gros bisous bien sûr
Est-ce que je dois faire plus ou est-ce que je dois faire moins? Voilà une des questions qui me fait des nœuds au cerveau de façon récurrente.
D’un point de vue collectif, pas de débat, il faut faire plus. Faire plus pour le maintien d’une réelle démocratie. Faire plus pour limiter le réchauffement climatique et son impact sur la vie. Faire plus pour prendre soin de celleux qui en ont besoin, nourrir des dynamiques de réciprocité, donner une voix au vivant, faire émerger des nouveaux possibles, créer des voies de résilience … La liste est longue.
D’un point de vue individuel, faire plus à ses limites. Quand je n’opère que depuis le mode « machine-de-guerre-prête-à-prouver-que-j’ai-fait-ma-part », je sors rapidement de ma zone d’efficacité maximale pour me transformer en un bulldozer neurasthénique obsessionnel, qui déroule sa todo list de l’enfer sans prendre le temps de remettre du jus dans la machine et de s’assurer que j’opère toujours depuis un endroit centré.
Ensuite, d’un point de vue individualo-collectif, je m’interroge toujours beaucoup aux façons dont on a intégré le systèmes d’oppression en soi qui nous les rendent invisibles, mais qui font qu’on les perpétue malgré nous.
Quand on adhère à une productivité toujours accrue, à l’épuisement de nos ressources personnelles, qu’on valorise « les gros bosseurs », celleux qui s’épuisent au travail et se sacrifient et qu’on est plus ou moins consciemment suspicieux.se de celleux qui ont l’air ressourcés … on est malgré soi un des meilleurs agents du capitalisme. Il n’a pas besoin de s’imposer à nous de l’extérieur, il a créé des bons petits soldats qui ont bien intégré sa mécanique pour en faire un style de vie personnel.
Bam!
Évidemment, dit comme ça, je vous emmène avec moi dans ma pelote indémêlable du faut-il-faire-plus-ou-faut-il-faire-moins et on finit par ne plus savoir où on habite.Honnêtement, je n’ai pas la recette exacte de ce que ça prendrait pour chacun.e de nous de faire plus pour le monde, en respectant les besoins de notre être et sans perpétuer les idéaux contre lesquels on lutte.
Si on ajoute à l’équation les croyances profondes que l’on n’est pas suffisant.e et que notre valeur tient à ce que l’on crée uniquement + le fait que travailler beaucoup pour certain.es d’entre nous est une question de survie et pas vraiment une option, alors il est difficile de savoir par quelle porte d’entrée prendre le sujet.
Histoire de ne pas être juste la meuf qui vient déposer son poil à gratter et qui repart peinardos, voilà quelques questions qui peuvent t’orienter:
Est-ce que tu te sens physiquement, émotionnellement et spirituellement ressourcé.e?
Si ta réponse n’est pas un oui clair et franc, va questionner sincèrement comment te donner ce qui va te nourrir.
Est-ce que tu notes une petite addiction au faire/ un attachement à l’image d’être la personne qui en fait beaucoup? Autrement dit, est ce que tu assumes tes temps off aux yeux des autres ou est-ce que tu t’en justifies plus que necessaire?
Je te laisse gérer ton introspection sur le sujet 😉
Est-ce que tu contribues à hauteur de tes capacités et de tes privilèges sans te prélasser dedans à outrance? (celle là fait mal, je le conçois)
Si ta réponse est quelque part autour de « heu ben je ne sais pas trop » – ce qui est la réponse la plus humble et réaliste à mon sens, la question n’est peut être pas d’en faire plus, mais d’en faire mieux.
Si cette réflexion t’a titillée et que toi aussi tu veux réfléchir à ce que serait d’avoir plus d’impact sans t’épuiser, tout ça m’amène à la promotion du sommet virtuel des gardiennes de Gaia où tu pourras me retrouver ainsi que pleins d’autres conférencières bien chouettos!
Tu veux plus de réflexions spiritualo-anti-capitalistes?
La voie de l’Activisme Sacré
Réconcilier spiritualité & justice sociale et environnementale
La voie de l’activisme sacré est le travail de mes réflexions les plus abouties sur les liens entre le soin de soi (santé physique, mentale & spiritualité) et l’engagement pour la justice sociale et environnementale.
Le commentaire le plus entendu chez mes lecteurices: « ça gratte, mais ça fait du bien ». Du coup c’est toi qui voit si t’es dans un mood qui démange 😉
Chez tous les bons libraires (et les autres aussi)