Ce que j’ai appris d’une bonne gastro hivernale

Et croyez-moi, vous allez être surpris.e

Pour celleux qui suivent mes aventures depuis longtemps, vous savez que ma vie gastrique est un pan important de mes explorations, et que comme je pense que “sharing is caring” (partager, c’est prendre soin), je vous partage sans frein ni scrupule l’état de mes intestins. Oh la chance, ne me dites pas merci!

Jadis, ces partages étaient mêlés d’histoires exotiques liés à une culture qui enchantait mon récit d’une teinte de nouveauté et d’inconnu. Mais voyez-vous, ma vie gastrique s’adapte de son mieux à mon développement humain: mes intestins ont décidé de lâcher l’affaire cette semaine, ici, peinard, chez moi à La Rochelle.

Quel est l’intérêt de le partager, si ce n’est me sentir moins seule entre ma bassine et mon bol de riz? Vous partagez l’enseignement spirituel profond qui va avec. Et croyez-moi, ç’en est pas des moindres. Alors accrochez-vous à votre siège et contractez vos sphincters, c’est parti, je vous dis tout sur cette avancée historique dans le domaine de la recherche spirituelle. Et ce que j’ai découvert va vous bluffer! (ahah ces bons vieux teasings ne cesseront jamais de me faire rire)

Donc durant ces longues heures statiques à essayer de maintenir mon estomac comme dans un jeu d’Intervilles où il s’agirait de faire tomber le moins possible de liquide possible, ce que j’ai appris sur moi et sur le monde est … RIEN.

Rien du tout. Nada. Pas un lien avec ma vie émotionnelle, pas une connexion spirituelle, pas de symbole. Malgré les tentatives de mon mental toujours prêt à tout relier, et à celles de mes ami.es thérapeutes, j’ai réussi à laisser faire mon corps sans théoriser sur ce dont je me déleste pour faire de la place au nouveau, sur l’arrivée de la nouvelle lune ou la clôture d’une phase émotionnelle.


Ouais, nan, je n’ai rien appris ou compris du tout. Et j’y tiens.

Et ce n’est pas parce que j’étais trop fatiguée ou occupée. Je n’ai rien appris parce que je l’ai CHOISIS. J’ai choisi de ne pas spiritualiser mon expérience une fois de plus. Pourquoi choisir de ne rien apprendre à une ère où tout peut être utilisé comme un symbole, une clé de croissance ou un morceau de puzzle en plus vers la compréhension de soi et du monde?

Parce que si la croissance émotionnelle, spirituelle et mentale est essentielle, et une de mes grandes passions dans la vie, je note chez moi et d’autres que cette recherche perpétuelle d’en savoir plus est aussi parfois / souvent utilisée comme moyen d’échapper à la vie et à tous ses tourments les plus humains. Apprendre, c’est chouette. Mais parfois on sombre dans une course à la croissance, au point de ne plus savoir pourquoi on apprenait ce qu’on apprenait, et à continuer à nourrir l’idée qu’on n’est jamais suffisant tel.le que l’on est.

Donc mon expérience actuelle est de m’autoriser à ne rien faire. Je dois vous avouer que ça me demande de résister de mon mieux à toutes les théories psycho-corporelles, aux interprétations chamaniques et autres théories dont je suis habituellement fada. Non pas qu’elles ne soient pas vraies ou utiles. Mais ce dont j’ai le plus besoin à ce stade est de cesser de tout spiritualiser et juste vivre.
Et voir ce qu’il se passe quand je fais ça.