Ou l’introspection grâce aux Aventuriers du Rails
Il ne vous a pas échappé qu’on terminait non seulement une année, mais aussi une décennie. Pas de pression, hein. Mais ça vaut peut être la peine de le noter. Rien de tel que 15 heures de train au milieu de la Californie enneigée pour faire mon bon gros bilan de la décennie (et aussi 70 vidéos du lever de soleil sous tous les angles). La question est: “quels sont vos succès et réussites?” (voir rituel du bas de page). Et là, mon mental me fait un de ces gros clins d’œil lourd dont il a le secret, et je comprends que la question réelle est “quelle est MA définition de la réussite?”.
J’ai été une étudiante brillante. Puis une personne reconnue dans son travail. Je suis devenue une entrepreneure qui porte des projets enthousiasmants et pleins de succès. Et pendant tout ce temps a cohabité avec moi un farfadet qui me sussure à l’oreille le redouté “mais comment tu te sens, en vrai?”. Et plus souvent que je ne le voudrais, je ne me sens pas complètement satisfaite. Croyez-moi, ça me demande bien du courage de vous l’avouer.
Le bougre, toujours là pour pointer du coin de l’oreille le verre à moitié vide. Mais aussi pour m’empêcher de me satisfaire d’une vie qui rend bien sur papier mais aurait une vague odeur de syndrome d’imposteur. C’est vrai, si je vous décris ma vie, c’est plutôt indécent de venir s’en plaindre. Et pourtant, une de mes explorations les plus intimes et profondes est de continuer à regarder avec le plus d’honnêteté possible les réelles sources de satisfaction. Les moments où tout mon corps sourit de béatitude. Les façons dont je me sens exactement comme je veux me sentir. Et de ne pas confondre ce que ça renvoit de l’extérieur avec mon expérience interne.
Alors bon, notons tout de même que le sentiment de satisfaction globale n’a cessé d’augmenter depuis ces dernières années. Mais un des os dans le pâté que j’ai continuellement défriché avec ma ferveur habituelle est la définition du succès. Et quand je dis succès, je ne pense pas Beyoncé aux Grammy Awards, je pense “qu’est ce qui à la fin de ma journée me donne la sensation que je veux?”
C’est quoi réussir, pour moi, au plus profond de mes cellules?
J’ai plus ou moins gobé pendant plusieurs années une définition du succès qui n’était pas la mienne avec sa quantité de travail, d’argent, de followers, de vie sociale et tout le toutim. Et la dernière décennie a consisté à explorer dans l’honnêteté de mon cœur ce qui est vrai pour lui, et à laisser partir le reste.
Cette été, Rochelle, la fondatrice du Qoya, m’a dit: “Un des meilleurs conseils qu’on m’ait donné quand je créais le Qoya, est de ne pas chercher à avoir plus de participantes, mais d’amener celles qui sont là plus loin.” Mes épaules en sont tombées de soulagement. Ca a validé ce que mon corps essayait de me dire. Ça a rassuré l’endroit d’où je trouve ma joie. Ca m’a confirmé que je pouvais abandonner la course aux followers que je n’avais jamais vraiment commencé, parce que ce n’est pas la mienne.
Ça ne veut pas dire qu’il y ait quoi que ce soit de mal à avoir un rayonnement plus horizontal. Ça veut juste dire que ce n’est pas ce qui me génère de la joie. Et cette information est une pierre précieuse à l’édifice de ma sensation de satisfaction. Alors l’invitation, en plus de regarder vos succès extérieurs, et de regarder ce qui réellement vous a fait vous sentir satisfait.e. Quelles sont les sensations dans votre corps quand vous êtes là où vous voulez être dans votre vie? Qu’est ce qui nourrit ces sensations?
Exercice pratique: mettez le tout de suite en priorité de votre agenda 2020.