Le mariage de mes parents et du traiteur libanais

Quand l’union fait la force et de la tapenade figue-olive

Dimanche dernier célébrait les 40 ans de mariage de mes parents, les 22 ans de mariage du traiteur libanais et de sa femme et les 40 ans de mon vélo. J’ai donc acheté des fleurs pour l’un, la tapenade figue-olive de l’autre puis lavé et dégraissé le dernier, avec une sensation forte d’honorer chacun et ce qui n’aurait pas été sans eux: de mon existence à la tapenade, jusqu’à la sensation de liberté incroyable les cheveux au vent dans les rues de Paris.

Mon coeur est rempli de cette célébration de ce qui n’existe que par les rencontres, et le courage de co-créer. De ce qui existe dans l’intervalle réunit par ET. Mon père ET ma mère. L’olive ET la figue. Ça n’est rien de nouveau, me direz-vous. Mais honnêtement, qui n’a jamais pensé dans un soupir que “ah bah au moins tout seul, on est tranquille!” me jette la première barquette de tarama à la truffe (devinez qui fait aussi ça?).

Quelques semaines auparavant, j’avais donné une formation Intensive de Qoya aux professeures fraîchement certifiées. C’était une célébration collective et personnelle incroyable à pleins d’endroits, et surtout parce que, pour la première fois de ma vie, j’ai travaillé avec toute ma passion ET sans m’épuiser. J’ai transmis tout ce que je connais du Qoya à ces femmes ET je me suis sentie nourrie et portée par la nature, le lieu, la nourriture, nos conversations.

J’ai donné ET j’ai reçu.

Les deux mouvements avaient lieu simultanément, pas l’un après l’autre comme s’il y avait un choix à faire. Je n’ai pas senti le sacrifice et la fatigue de trop donner. Je n’ai pas senti la culpabilité de trop recevoir, parce qu’ils étaient dans ce flow permanent. Inspirée par cette expérience, je vis depuis les semaines les plus reposantes et nourrissantes de mon existence ET j’ai l’énergie pour m’investir dans des causes collectives et des sujets de fond. Je prends profondément soin de moi ET des autres. Je me sens complètement reposée ET je travaille de toute mon énergie à explorer l’anti-racisme, les biais de mon propre fonctionnement pour pouvoir participer activement au changement.

Ce concept s’est d’autant plus ancré lors de la dernière Pleine Lune, alors que je passais ma journée seule en rituel. J’ai compris et reçu dans mes cellules ce que je pressentais depuis des années: mon travail dans cette vie consiste à relier conscience individuelle et changement social. L’un ne fait aucun sens sans l’autre, et réciproquement.

Si l’expérience de la dualité apporte ses propres enseignements et sa sagesse, celle de l’unité porte aujourd’hui pour moi la vision d’une vérité inaliénable: prendre soin de soi et atteindre ses rêves sonnera toujours faux si le monde est en souffrance. Et inversement, un collectif ne peut pas aller vraiment bien si chacun de ces membres n’est pas en train de s’épanouir. La conscience individuelle et la justice sociale ne font qu’un, et je suis au service de l’union des deux.

Et tout comme mes parents pouvaient juste savoir qu’ils donneraient naissance à un enfant sans rien connaître de sa destinée, j’ai des étoiles dans les yeux à l’idée de voir la création unique qui émergera d’individus profondément investis à prendre soin d’eux ET de leurs collectivités en même temps. Si c’est aussi incroyable que cette tapenade, je vous jure que ça vaut le coup de s’y mettre.