Quand mon entraînement à la décroissance va de pair avec mon soutien à Phildar
Ça fait plusieurs mois que je réfléchis à ce que je perpétue de mes lignées et ce que je vais laisser en héritage à qui voudrait récupérer un truc signé de mes mains. Et je réalise que je n’ai pas crée grand chose de palpable. Est-ce que c’est grave? Sans doute pas. Mais ça a réveillé l’envie chez moi de me (re)mettre à fabriquer.
J’ai pesé l’affaire pendant les dernières semaines, et l’image qui ne cesse de revenir est … celle d’un tricot. Rigolez, mais j’avais mon petit talent il y a quinze ans. J’avais dépassé le stade des écharpes pour faire quelques pulls, qui n’étaient même pas difformes. Bon, est ce que je veux vraiment léguer des pulls aux générations à venir? Pas spécifiquement, non.
C’est surtout l’idée d’utiliser mes doigts à autre chose que de pianoter sur un ordinateur. Et de me remémorer par des gestes ce que les générations précédentes ont fait. De laisser mon corps se rappeler ce que c’est de faire partie de lignée de gens qui ont crée avec leurs mains. Qui ont labouré la terre, construit des maisons, cousu des vêtements … et tricoté des pulls – et même des robes, spéciale cassedédi à Mamie Lucette et l’improbable robe en laine à manches longues et col roulé couleur vert bouteille (sachez juste que ça ne vieillit pas bien. Pas bien du tout).
Toko pa Turner écrit: “Quand vous apprenez à faire des choses avec vos mains, vous commencez à éveiller une conscience de la beauté et de la valeur des choses dans votre vie. Le travail artisanal nous enseigne la lenteur: l’antidote à la brièveté et à l’efficacité. Il nous apprend, à travers la patience et l’habilité de nos mains, ce que demande un objet. ”
A un moment où l’effondrement n’est plus une hypothèse, et qu’on est en train de courir sur un tapis roulant en sens inverse avec le traitement de nos ressources, j’essaye d’entraîner mon corps à ma manière. De trouver les manières joyeuses de l’inviter à la décroissance, de lui rappeler que la recherche de l’abondance n’a de sens que dans un monde où l’on n’a pas confiance dans notre capacité à vivre avec ce que l’on a, et que l’on est fait pour fonctionner dans notre éco système, si on se calme sérieusement.
En attendant, vous me trouverez donc à compter des mailles endroit et des mailles envers …