C’est plus efficace de panser ses peines chez le thérapeute que dans les urnes
Il est urgent de re-politiser nos quotidiens.
Pas comme des militants relous donneurs de leçons à tout va. Comme des adultes droits dans leurs bottes qui ne cilleront pas sur les valeurs qu’ils défendent, que ce soit dans les conversations avec leurs voisins, dans les projets qu’ils font grandir ou dans leurs bureaux de vote.
Il y a une idée qui plane – chez moi y compris – que le politique, c’est ailleurs. Ce sont des sphères avec des règles invisibilisées, des enjeux qui nous dépassent, des questions qui ne sont pas celles de nos petits quotidiens. Un sac de nœuds tellement emmêlés qu’il est plus prudent de s’en tenir éloigné.
Il n’y a pas besoin de tout comprendre aux enjeux dits politiques, de tout suivre aux débats ou de tout connaître de qui a dit quoi. C’est ok de se sentir dépassé.e par le show médiatique et de quand même savoir les valeurs sur lesquelles on s’asseoit. C’est ok de ne pas regarder le actualités régulièrement mais de regarder les humains autour de soi, la nature et le vivant et de savoir que c’est là où on mènera notre combat.
La vie politique telle qu’on la perçoit semble si déconnectée de nos vies et tellement drivée par la petitesse de l’ego qu’elle en devient répulsive. Mais le politique, c’est faire grandir les valeurs du vivre-ensemble à tous les niveaux: dans l’éducation de nos enfants, dans nos actes, dans la voix que l’on porte, dans les choix que l’on fait.
C’est incarner ses valeurs et sa parole au delà du petit moi.
Évidemment, ça demande d’aller regarder ce petit moi pour lui donner ce dont il a besoin au bon endroit et réparer ce qui doit l’être, pour ne pas projeter partout et n’importe où ses blessures, ses peurs et ses besoins d’être vu et compris. C’est normal d’avoir des besoins. C’est adulte de les adresser au bon endroit.
Si tu as cessé de voter parce que tu ne te sens pas entendu, il faut dissocier l’importance du soin de tes blessures tout à fait légitimes et ton action dans le monde. Si tu as cessé de croire dans la gauche parce qu’ils ne nous ont pas sauvé de la souffrance humaine, il faut rencontrer la part immature de toi qui voudrait être sauvée et en prendre soin autrement qu’en allant vers des faux discours prometteurs.
Si tu ne t’interesses pas au fatras politique parce que tu ne te sens pas concerné, il faut aller rencontrer la part de toi déconnectée – par blessure ou que sais-je – de sa responsabilité à prendre part au collectif.
Le politique, c’est ce que l’on incarne tous les jours dans sa vie, c’est la façon dont on traite ce qui est devant nous avec autant d’amour que ce qui ne nous concerne pas directement mais traite de l’humanité et du vivant.
Il y a moults façons de nourrir son alignement, son courage et sa capacité à se sentir relié, compris et vu.
On peut
> se relier à une communauté,
>mettre son énergie au service d’une cause,
>investir des espaces thérapeutiques,
>créer via des médias artistiques.
Ou on peut se relier via sa spiritualité. L’utiliser comme un des vecteurs qui nous redonne de la force de l’intérieur pour s’assurer d’offrir son alignement le plus juste à l’extérieur. En prendre soin comme un canal qui relie le petit soi et le soi connecté pour prendre soin des deux à la fois, sans distinction.