L’art de tourner autour du pot pour revenir à la même conclusion en mieux.
Donc, j’ai publié (enfin, soyons précis – les éditions First ont publié, moi j’ai écrit) un livre. Bim!
Une des questions qu’on me pose le plus est: Et alors, ça marche bien, tu es contente ? Et cette question me laisse quelque part entre pantoise, perplexe et vide. Comment on sait qu’un livre marche bien au bout d’à peine quelques semaines? Si on est éditeur ou libraire, j’imagine que ça se joue en nombre de livres vendus – info que je n’ai pas et qui ne me donnera sans doute pas grand chose à froid là tout de go.
Alors ensuite, qu’est ce qui fait que je peux me sentir contente ou pas contente? Au nombre de personnes qui l’ont acheté, lu, ont passé un bon moment, ont été inspirés, l’ont conseillé à un.e ami.e, l’on conseillé à leur bibliothèque municipale, s’en sont servi pour caler leur ordinateur? Je ne sais pas à quels nombres de quoi je suis supposée chiffrer ma réussite sur le sujet, et résultat, j’ai sorti ma tête d’émoji aux yeux tous ronds à chaque fois que j’ai entendu cette question. 😳
Jusqu’à ce que soudain, je me souvienne.
Je me souvienne que je n’ai jamais porté le Qoya ni aucun autre projet entreprenarial comme quelque chose dont le succès se mesure en nombre de quoi que ce soit. Je me souvienne que le truc que je veux nourrir, c’est la sensation. La sensation d’être satisfaite. La sensation d’avoir donné et reçu. La sensation d’avoir mis au monde un travail qui peut servir à d’autres. La sensation d’avoir grandi dans le process. La sensation de fluidité avec les personnes avec qui j’ai travaillé. Et la sensation que ce livre trouve celleux qu’il doit trouver et qu’il ne fait pas de mal aux autres. Eh beh good news, j’ai TOUT ça.
Mais fichtre, c’est vraiment un exercice répété de se débrancher de la définition collective du succès. En terme de croissance spirituelle, personnelle ou ce que vous voulez, j’avance comme un oignon, une couche à la fois, en repassant par dessus les couches précédentes. Heureusement qu’on a la capacité à se souvenir au moins autant qu’on oublie, parce qu’on dirait que j’oublie souvent.
Bref, gardez la tête haute, les oignons et accrochez-vous à votre propre définition du succès.